Le Contrat‑Promesse d’Achat et de Vente (CPCV) est l’un des instruments les plus importants du droit immobilier portugais. Il devient déterminant dès lors que l’acheteur et le vendeur s’accordent sur les éléments essentiels d’une future transmission de propriété, en définissant dès le départ les conditions fondamentales de la transaction.
Le CPCV fixe, de manière juridiquement contraignante, les conditions dans lesquelles l’acte définitif sera signé. Il inclut généralement :
le prix et les modalités de paiement
l’identification complète du bien
les délais essentiels
les garanties et obligations de chaque partie
les conditions de remise du bien (traditio rei)
En tant qu’étape intermédiaire, le CPCV apporte une sécurité juridique importante, réduit les risques et protège les deux parties jusqu’à la signature de l’acte final.
La loi portugaise est claire concernant les exigences formelles d’un CPCV portant sur un bien immobilier. Le contrat n’est valable que s’il :
est signé par les deux parties, et
comporte la reconnaissance notariale en personne des signatures.
Conformément à l’article 410(3) du Code civil portugais, le document doit également contenir :
la reconnaissance notariale des signatures du ou des promettants, et
la certification de l’existence de la licence d’utilisation ou de la licence de construction du bien.
L’objectif du législateur est d’assurer l’identité et les pouvoirs des signataires, ainsi que la conformité légale du bien, évitant ainsi les constructions illégales ou l’absence de licence.
Le non‑respect de cette formalité entraîne une nullité mixte du contrat. Toutefois, cette nullité peut être régularisée ultérieurement, par exemple par l’obtention de la licence d’utilisation ou de construction.
La jurisprudence portugaise confirme de manière constante que l’article 410(3) constitue une règle impérative, destinée à protéger l’acheteur promettant compte tenu de l’importance financière du contrat. L’exigence de notarisation renforce :
la solennité de l’acte
la prise de conscience des obligations contractuelles
la sécurité juridique globale de la transaction
Il est fréquent que les parties souhaitent insérer une clause dispensant la reconnaissance notariale des signatures ou empêchant l’invocation de la nullité qui en découle.
La réponse est sans équivoque : elles ne sont pas valables.
La jurisprudence rappelle que :
l’article 410(3) est une règle d’ordre public et de nature impérative
toute clause visant à supprimer l’obligation de notarisation est nulle et non avenue
toute clause empêchant une partie d’invoquer la nullité est également nulle, conformément à l’article 220 du Code civil
De même, une clause qualifiant automatiquement cette invocation d’abus de droit est invalide, car cette appréciation doit toujours être faite au cas par cas.
Malgré le caractère impératif de la règle, un abus de droit peut être reconnu lorsque :
les deux parties renoncent sciemment à la formalité,
exécutent le contrat pendant plusieurs mois sans objection,
et qu’une partie invoque ensuite la nullité par opportunisme.
Dans ces situations, les tribunaux peuvent considérer que la partie agit de mauvaise foi.
Bien que le programme législatif SIMPLEX ait introduit des modifications importantes en matière d’urbanisme — notamment la suppression de l’obligation de présenter la licence d’utilisation lors des actes de transmission — l’article 410(3) du Code civil n’a pas été modifié.
Ainsi, la licence d’utilisation ou de construction reste obligatoire pour la reconnaissance notariale des signatures dans un CPCV.
Le CPCV demeure un instrument essentiel dans les transactions immobilières au Portugal. Il exige un strict respect des formalités et des documents requis. La notarisation des signatures et la certification de la licence du bien constituent des garanties légales indispensables, destinées à protéger les deux parties et à assurer la légalité de la transaction.